Une analyse des thèmes représentés dans les images publicitaires de Cyberpunk 2077
J’avais 15 ou 16 ans, je pense. Je travaillais dans un restaurant de chaîne. Un soir où c’était particulièrement tranquille, je me souviens avoir pris un stylo et une napkin et, sur le coin d’un comptoir, j’ai inventé un monde. J’ai dessiné une forme sans-sens, que je savais être une large péninsule, le territoire où plusieurs créatures différentes vivaient.
Pendant que je rangeais la vaisselle, je me suis imaginé des peuples, des personnages, leurs religions et leur histoire. Parfois, je notais quelques mots.
Je m’en souviens parce que je connais encore ce monde. Depuis, j’ai écris des milliers de mots sur ses peuples, sur sa géographie, sur ses cultures et sur ses étrangetés. C’est un monde que j’ai invité des dizaines d’amis à découvrir, à travers des textes et par l’entremise des jeux de rôles sur table.
J’avais 15 ou 16 ans, je pense, quand j’ai inventé Reghas, un monde que j’ai depuis découvert pendant des heures et des heures.
Ce que j’ai fait, peut-être sans ma rendre compte, c’était du worldbuilding.
Le worldbuilding, c’est l’activité de construire des mondes imaginaires. En gros, c’est surtout de créer l’illusion que ces univers se tiennent logiquement.
C’est J.R.R Tolkien, l’auteur du Seigneur des Anneaux, qui a popularisé l'idée que les histoires pouvaient se passer dans un monde « logique ». La Terre du Milieu n’est pas le premier monde imaginaire, mais c’est définitivement celui qui a impacté le plus notre culture.
Depuis, nous assumons tous que nos histoires préférées doivent se dérouler dans un univers complexe. Nous adorons les mondes imaginaires complets, comme dans Game of Thrones, Harry Potter, Witcher, Skyrim, World of Warcraft… la liste, honnêtement, n’arrête pas.
Il y a plein de raisons, en fait. La première est la plus évidente. Plusieurs bâtissent des mondes qui n’existent pas pour un projet précis. Tous les mondes que j'ai mentionné en sont des exemples : ce sont des mondes imaginaires qui ont été créés pour un produit médiatique, que ce soit pour un livre, pour un film ou pour un jeu vidéo.
Les spectateurs, dès qu’ils sont investis dans une histoire, adorent découvrir toujours plus sur les mondes dans lesquels ces histoires se déroulent. Qui n'a pas fouillé sur le wiki d’Harry Potter pour découvrir des informations qu'il avait manqué? Qui n'es pas allé trouver des vidéos explicatives sur la politique dans Game of Thrones pour mieux comprendre ce qui se déroulait dans la série? (No shame, parce que same.)
En fait, c’est un phénomène média vraiment intéressant. Un article là-dessus pourrait être intéressant, qui sait?
Il y a aussi beaucoup de gens qui inventent des mondes… entièrement pour le fun.
Tolkien, lui, a bâti un monde parce que sa passion était la linguistique. Il avait un passe-temps d’inventer des langues de toutes pièces. À un moment donné, il s’est dit qu’il devrait créer un monde où ces langues-là pourraient exister… donc il a créé la Terre du Milieu.
En ligne, il y a maintenant d’immenses communautés en ligne qui inventent des mondes. Je pense tout particulièrement à des sous-reddits comme /r/worldbuilding (735 000 abonnés) et à des sites web comme worldbuilding.stackexchange.com. C'est sans mentionner la panoplie de YouTubeurs qui ont fait leur carrière sur parler de mondes inventés.
Pour moi, les jeux de rôles sur table sont le principal motivateur pour inventer des mondes. Je suis souvent le maître du jeu. Pour réussir à mon rôle, j'ai besoin, au minimum, d’inventer des personnages, des pièces, des endroits. Il faut que je construise des choses qui sont vraies dans un monde qui n’est pas le nôtre. Tsé.
Mais, dans le fond, j’invente surtout des mondes pour le plaisir de le faire.
Je n’ai pas bâti un site web pour envoyer des parodies du Journal de Montréal à mes joueurs parce que j’étais obligé. Je ne fais pas des cartes des régions que mes joueurs visitent parce qu’ils m’ont tordu le bras. J’ai beau dire « oui, je fais ça pour Donjons et Dragons », mais... les jeux de rôles, c'est plus mon excuse pour découvrir plus sur mes univers.
Pour des jeux de rôles, j'ai beaucoup inventé des mondes. Je me suis amusé à imaginer la Nouvelle-France dans le monde d’Harry Potter. J’ai imaginé le Montréal dystopique du sombre futur de 2023 dans l’univers de Cyberpunk 2020. J’ai inventé un pays où des hobbits ultrareligieux étaient sur le pied de guerre et tentaient désespérément de défendre l'Empire des hordes d’hommes-rats.
Quand j’étais au secondaire et au CÉGEP, j’aimais bien créer des mondes pour des histoires. Lorsque j’étais adolescent, j’ai inventé une version post-apocalyptique du Québec pour une trilogie de romans que je ne terminerai jamais (et que personne n’a le droit de lire). Durant ma phase de Witchermania, je m'étais demandé de quoi aurait l'air un univers fantastique qui faisait avec le folklore québécois ce que Witcher avait fait avec le folklore polonais. Ça aussi, c’était pour une nouvelle que je ne terminerai probablement jamais.
Il y a quelque chose d'un peu... enfantin à tout ça, n'est-ce pas?
« Je m'imagine des mondes dans ma tête! »
En même temps, être créatif pour le plaisir de l'être et pour soi-même, c'est libérateur, je trouve. C'est satisfaisant et, mieux encore, tu ne dépends pas de l'art de quelqu'un d'autre pour avoir du plaisir.
Si cet article a un objectif, j'imagine que ce serait de dire que le worldbuilding, ça existe. Le worldbuilding est devenu un élément omniprésent des médias que nous consommons. Nous adorons l’univers Marvel, la Terre du Milieu, le monde de Harry Potter… l’univers fantastique d’Amos Daragon, même !
Pourtant, la plupart de ces mondes ont commencé sur un coin de table ou durant un moment passé dans la lune dans une salle d’attente. La plupart sont le résultat des rêveries d’auteurs et d’autrices qui ont inventé, pour le plaisir, des mondes qui n’existent pas.
Tu peux le faire aussi, is my point. Personne ne va t'arrêter. Tout le monde est trop occupé pour te juger. C'est l'fun, rêver, de temps en temps.
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